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Notes de lectures

Nous devons nous inquiéter du mépris que l’on porte à un travail manuel exigeant et noble

Source : lemonde.fr

Le mépris dont est l’objet l’enseignement technique pénalise les élèves. Un collège véritablement « unique » donnera autant d’importance aux activités techniques et technologiques qu’aux disciplines dites générales, explique le linguiste Alain Bentolila.

Les collégiens les plus fragiles sont ceux qui, privés des outils intellectuels essentiels et ayant perdu le goût d’apprendre, se voient souvent « honteusement » proposer une orientation professionnelle par défaut ; comme si les activités manuelles étaient le juste aboutissement ou la juste sanction de l’échec scolaire. Disons-le fortement, il s’agit là d’une insulte aux savoirs fondamentaux comme à la noblesse du geste.

Le geste comme la parole assurent aujourd’hui une prise de moins en moins ferme sur le monde. Et nous devons nous inquiéter du mépris que l’on porte à un travail manuel exigeant et noble comme de l’indifférence que l’on témoigne à une langue juste et précise. Je déteste ce goût, complaisamment partagé, pour l’imprécision et la banalité de l’un et de l’autre au détriment de la rigueur et de l’originalité qu’on leur doit. Renoncement

Dans notre système scolaire, le « dire » comme le « faire » ont ainsi subi les mêmes pressions perverses que ceux qui ont abandonné toute exigence de transmission. C’est ce renoncement qui a fait qu’aujourd’hui, dans le cursus scolaire des élèves, le travail de la main est devenu la honteuse compensation des insuffisances de la tête.

Comment accepter d’entendre un conseiller d’orientation, un peu gêné, dire en aparté, à des parents confus, à l’issue d’un conseil de classe : « Vous savez, Antoine n’aime pas trop les activités intellectuelles ; il ne lit quasiment pas, écrit très peu et en plus il a une orthographe épouvantable… Peut-être serait-il plus à son aise, plus heureux, dans une filière professionnelle… » Et ce père ou cette mère un peu honteux, un peu coupable de n’avoir pas réussi à générer un surdoué, s’inclinera en se disant que c’est sans doute mieux ainsi.

MANIFESTE DES OEUVRIERS

Source : telerama.fr

Le monde du travail pâtit de la perte des savoirs et de la déresponsabilisation. L’enjeu pour chacun est désormais de revenir à “l’œuvre”, suggère le psychanalyste Roland Gori, dans un livre écrit avec le musicien Bernard Lubat et le journaliste Charles Silvestre.

“Oeuvriers, il y a dans ce mot, énigmatique, aux multiples sens, une intuition, l'intuition d'une urgence et de la nécessité de révolutionner la relation au travail, à la vie. Il faut en finir avec le “travail en miettes” qui transforme chacun de nos métiers en chaîne de production standardisée, fabriquant des objets et des services sans saveurs ni originalité, et un monde glacial et désenchanté. L'oeuvre n'est pas incompatible avec le travail, le travail bien fait dans l'amitié et le goût. On peut gagner sa vie mais aussi la partager avec les autres en produisant des objets et des services de qualité. Il faut pour cela restituer aux conditions sociales des métiers leurs dimensions artisanales et artistiques, faire oeuvre”. C'est une urgence. Urgence démocratique autant que subjective.“

LIVRE BLANC DES OPEN LABS

Plateforme FutuRIS de l’Association Nationale de la Recherche et de la Technologie (ANRT) et de la chaire New Practices for Innovation and Creativity (newPIC) de Paris School of Business (PSB).

Les « open labs » constituent un lieu et une démarche portés par des acteurs divers, en vue de renouveler les modalités d’innovation et de création par la mise en œuvre de processus collaboratifs et itératifs, ouverts et donnant lieu à une matérialisation physique ou virtuelle.

  • Remettre « l’homme » et les usages au cœur des processus d’innovation, et plus largement au cœur des processus économiques et sociaux
  • Donner un nouveau souffle aux processus d’exploration et d’innovation des entreprises
  • Aborder la transition numérique. Des initiatives telles que la « Nouvelle France industrielle » lancée par le gouvernement en mai 2015 autour du pilier central « Usine du Futur » s’inscrivent ainsi dans une dynamique de renouveau du tissu productif sur fond de révolution digitale (« Industrie 4.0 »).
  • Revaloriser les compétences pratiques. On est en même temps dans la démocratisation des outils de production et dans l’industrialisation de la bidouille, dans un mouvement « à la fois artisanal et innovant, high tech et low cost » (Anderson, 2012).
  • S’adapter à un contexte de désindustrialisation et de chômage. On observe une multiplication d’initiatives alternatives par rapport au modèle économique dominant. Notons seulement ici les cinq « spécificités françaises » qu’il relève – et dans lesquelles on retrouve certains traits caractéristiques du « modèle français » : des ateliers français plus éloignés du marché ; une dimension institutionnelle forte; la faiblesse du réseau Fab Lab international; une approche « sociale » plus radicale; pas (encore) d’ateliers de production purs (petite série).

Les Living labs sont ainsi définis comme « un ensemble d’experts multidisciplinaires qui développent, déploient et testent, en environnement réel ou réaliste, de nouvelles technologies et stratégies en réponse aux transformations de notre monde ». Par rapport aux Fablabs, l’accent est davantage mis sur la dimension spatiale et sociale que sur celle de la fabrication et du « bricolage » : la notion de matérialisation se traduit ainsi plutôt par l’idée de tester les technologies et les innovations dans un environnement « vivant » (réel ou simulé), en interaction étroite avec les usagers, que par la manipulation d’outils et de machines en vue d’une production d’objets (réels ou virtuels).

Un réseau européen des Living Labs (ENoLL), fondé en novembre 2006, labellise et fédère les Living Labs qui se créent en Europe et dans le monde. Open Living Labs Days organisés annuellement par ENoLL (l’édition 2015 s’est tenue à Istanbul). L’association « France Living Labs » (F2L). Livre blanc des Living Labs, 2014.

FUTUR EDUC 2016. IMAGINER L'ÉCOLE POUR TOUS À L'ÈRE DU NUMÉRIQUE

De septembre 2015 à octobre 2016, le projet FuturEduc a conduit une réflexion sur le futur de l’éducation placée sous le double signe du numérique et de l’imaginaire. Ce travail collectif animé par la Fing et Éducation & Territoires s’est appuyé sur trois groupes d’acteurs de l’éducation (directeurs d’établissement, professeurs, ingénieurs pédagogiques, chercheurs) en France, au Canada et en Suisse.

La compétence “collaboration”
L’expérience de l’OCCE (Office Central de Coopération à l’École) développée surtout au premier degré et qui pourrait être étendue au secondaire ; Le travail de Sylvain Connac sur les pédagogies collaboratives ; Quest2learn : des écoles publiques aux États-Unis qui proposent un enseignement disciplinaire par le jeu, en particulier appuyé sur sa dimension collaborative.

Des projets pour de vrai
Plusieurs fois dans leur scolarité secondaire, les élèves ont l’occasion de mener des projets longs dont l’utilité, le public et les parties prenantes dépassent le cadre de la classe. Project H : pédagogie projet par le design avec les élèves pour des publics cibles ; Les “FabLabs éducatifs” ouverts, par exemple, le Plascilab de Ris-Orangis (Essonne) ou celui du collège Louise-Michel de Clichy-sous-Bois.

La compétence “données”
Permettre aux élèves de comprendre et maîtriser la donnée, nouvelle ressource-clé de la connaissance et de la décision - afin, d’une part, de l’intégrer dans leurs apprentissages et, d’autre part, de développer une capacité critique vis-à-vis de la production, de l’interprétation et de l’usage des données. Plusieurs formats et méthodes d’animation sont d’ores et déjà documentés en ligne sur le site Infolabs.io (en français) et de la School of Data (en anglais) ; De nombreuses méthodes existent dans le cadre de l’éducation à la citoyenneté et de la sensibilisation aux enjeux des données personnelles (par exemple Educnum) ; cependant, ils sont pour la plupart centrés sur la protection plutôt que sur l’usage des données ; Les ateliers “data journalisme” et “data visualisation” de Fréquence écoles.

L’école, Boîte à data
Le programme Infolabs de la Fing : des dispositifs et des méthodes pour développer la “culture de la donnée ; L’association Regards Citoyens de “diffusion et partage de l’information politique” ; L’initiative “Educnum” coordonnée par la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés).

Ressources éducatives numériques pour demain
Des résidences d’éditeurs scolaires au sein d’établissements scolaires pour co-construire des ressources pédagogiques. Le livre scolaire, éditeur qui élabore des manuels scolaires collaboratifs avec des professeurs ; Schooltas, plateforme d’apprentissage où sont proposées des ressources pédagogiques enrichies par les professeurs ; Le projet REMASCO (Réinventer le manuel scolaires) initié par l’université de Poitiers en septembre 2016 ; Ersilia, plateforme pédagogique d’éducation à l’image conçu par le Bal et la Fabrique du Regard, en collaboration avec des photographes, des professeurs et des élèves.

J’apprends une matière à distance
Tester des nouvelles manières d’apprendre à distance, sur la base du volontariat des élèves et de l’accompagnement d’un tuteur. Dans “le maître ignorant”, Jacques Rancière évoque la pédagogie de Joseph Jacotot lequel estimait qu’un professeur ignorant de ce qu’il doit enseigner, est plus performant qu’un professeur expert ; La littérature sur l’autodidaxie ou l’autoformation est importante et peut être mobilisée. Plus généralement, tous les acquis du e-learning et de l’adaptive learning(en évitant les discours lénifiants particulièrement nombreux dans ce domaine) ; Les ressource numériques et notamment vidéo en ligne telles que celles de la Kahn Academy et des youtubeurs à succès (dans le domaine des sciences notamment) ; Hole in the wall : “un trou dans le mur” comme une fenêtre sur l’apprentissage via un écran d’ordinateur ; Sofad : formation à distance des enfants de plus de 15 ans

L’école à distance de proximité
À l’échelle d’un territoire, des lieux alternatifs d’apprentissages émergent où les élèves sont nomades à temps partiel. Les pratiques d’enseignement en alternance d’une façon générale, en particulier en Allemagne où cette forme d’éducation est particulièrement développée ; Voir également la tradition du compagnonnage d’où est issue l’idée de formation en alternance ; Des nouveaux lieux d’apprentissage émergent comme le cours singulier qui accueille 4h par jour des élèves en situation de “phobie scolaire”.

Privilégier la différenciation pédagogique
À l’échelle d’un établissement, des professeurs proposent des parcours pédagogiques différenciés, sans stigmatisation ni sélection. L’arbre de connaissances (Authier - Lévy) reste la référence théorique la plus solide ; Les “cartes des savoirs” sont des formes de visualisation et de navigation dans des univers plus ou moins hiérarchisés de concepts et de connaissances reliés les uns aux autres. Si leurs formes et usages sont multiples, elles sont aujourd’hui de plus en plus fréquemment utilisées comme des dispositifs d’appui à une pédagogie personnalisée : représenter plusieurs chemins pour acquérir des compétences, situer l’apprentissage et les difficultés d’un élève, aider l’enseignant à proposer des activités adaptées.

La double certification
En mariant l’évaluation formelle et officielle des connaissances avec d’autres formes de certification, faciliter la reconnaissance d’autres manières d’apprendre, la réflexivité de chacun sur ses apprentissages et l’apprentissage de la présentation de soi.

Bauhaus

Ce qu’on sait, croit savoir et ignore du Bauhaus

Gropius en personne. Il écrivait en 1923 : “Les nouvelles écoles (écoles Montessori, école du travail), fondées sur le travail manuel, donnent une bonne préparation au travail large et constructif tel qu’il est envisagé au Bauhaus car elles développent consciemment la totalité de l’être humain tandis que les écoles traditionnelles détruisaient l’harmonie de l’individu par le travail presque exclusivement intellectuel. Le Bauhaus a pris contact avec les nouveaux expérimentateurs dans le domaine scolaire.”

Selon Dewey, la méthode à suivre dans l’enseignement tenait en cinq points : « En premier lieu, il faut que l’élève se trouve dans une situation authentique d’expérience, qu’il soit engagé dans une activité continue à laquelle il s’intéresse pour elle-même ; en deuxième lieu qu’un problème véritable surgisse dans cette situation comme stimulus de la réflexion ; en troisième lieu, qu’il dispose de l’information et fasse les observations nécessaires à la solution ; en quatrième lieu, que les solutions provisoires lui apparaissent et qu’ils soit responsable de leur élaboration coordonnée ; en cinquième lieu, que la possibilité et l’occasion lui soient données de soumettre ces idées à l’épreuve de l’application pour déterminer leur portée et découvrir par lui-même leur validité”.

Pour Decroly, l’éducation n’est pas une préparation directe à la vie des adultes mais est elle-même une vie servant l’existence à venir. L’enfant doit vivre sa vie propre dont il doit surmonter les difficultés. “La classe est partout : à la cuisine, au jardin, au champ, à la ferme, à l’atelier, à l’usine, à la carrière, au magasin, au musée, aux expositions, en excursion et en voyage. Le professeur parle peu. La devise est : peu de mots, beaucoup de faits. Il montre, fait observer sur le vif, analyser, manipuler, expérimenter, confectionner, collectionner. Dans les débuts, tout enseignement théorique et même tout enseignement proprement dit est pour ainsi dire banni de l’école”.

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