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Le mercredi 28 septembre 2016, à 19h, dans la salle des Machines (librairie/café), au rez-de-chaussée.
Pour être durable et éthique, la technique doit-elle être « low tech » ?
L’expression low tech désigne une technique facilement compréhensible et avec laquelle on peut interagir, qu’on peut réparer, que l’on comprend. La technologie peut-être complexe ; par exemple les engrenages d’une voiture ou les roulements à billes sont compliqués mais on a l’impression qu’on peut les comprendre, qu’on peut les resserrer s’ils sont mal orientés. Même si c’est une technologie qu’on ne peut pas fabriquer, on peut agir dessus.
Il faut comprendre la technique pour se l’approprier et en faire quelque chose qui ne nous est pas étranger, sinon on est aliéné.
Vous parlez de moment de bascule de l’imaginaire, où une technique prend l’ascendant sur les autres. Comme le train par exemple, sa symbolique de puissance et l’avènement des énergies fossiles. Peut-on penser qu’aujourd’hui nous sommes dans un moment de bascule ?
Dans nos techniques anciennes, vous avez un rapport direct avec l’objet, un rapport sensuel. Ce rapport sensuel existe encore dans les fablabs par exemple mais dans ce qui est en amont, tout ce qui est logiciel, tout ce qui est soft, il n’y a plus ce contact. Il y a là une grande différence avec les technologies d’avant : l’information est désormais première.
En ce moment il y a une réaction à une perte de sensualité du monde, à cette distance avec la nature. Tout le monde est conscient du réchauffement climatique et ses conséquences. Il se passe quelque chose, et il y aura peut-être un désir de retourner vers une plus grande proximité de la réalité matérielle. Je ne suis pas certain sur que l’image du numérique va définitivement être le moyen de notre rapport au monde.
Vous avez visité les ateliers participatifs. Quels projets vous ont particulièrement plu ?
Ce sont les projets qui se tournent vers quelque chose de concret. Par exemple les fours solaires : c’est une bonne utilisation des fablab parce que ça permet de reproduire des énergies et cette énergie servira peut-être à fabriquer des fablabs…
Propos recueillis par Elsa Ferreira, Makery.info